Nous avons interrogé Albert Vila, compositeur et musicien de jazz de Barcelone qui a choisi la Belgique à la recherche du “multiculturalisme et d’ouverture”.

Quelle est ta relation avec l’Espagne et avec la Belgique?

Je suis un musicien de Jazz né à Barcelone. J’ai réalisé mes études en Espagne, en Hollande et à New York. Depuis quatre ans, je réside à Bruxelles. J’aime la multiculturalité et l’ouverture de la ville, dans toutes ses expressions. De plus, c'est un lieu géographiquement très bien situé. J’ai tendance à penser que la Belgique est un bon mélange entre le Nord et le Sud de l'Europe, avec des ingrédients des deux mentalités.

Je m'occupe à composer et à apprendre la musique. Je pourrais faire d'autres choses mais je crois que c'est la chose la plus honnête que je peux faire envers moi et envers les autres. Je voyage pour pouvoir porter ma musique dans différents endroits du monde. J’ai toujours été attiré par le fait de pouvoir être en contact avec des réalités différentes de la mienne.

À l’heure actuelle je prépare mon cinquième disque, en tant que leader. En parallèle, je travaille sur un projet concernant la musique de Frederic Mompou que je vais enregistrer cette année.

Un lieu spécial en Belgique? Un lieu spécial en Espagne?

En Belgique, je dirais probablement Gand : cette ville me plaît beaucoup, j'essaie toujours de convaincre les touristes qu’ils doivent aller à Gand, et que s’ils doivent choisir entre Gand et Bruges, il faut qu’ils choisissent Gand. Pour l'Espagne, je choisirais les Asturies. J'ai beaucoup de souvenirs de mon enfance là, puisque nous allions y passer l’été. J’aime ses paysages, sa gastronomie et ses gens.

Une chanson?

Goodbye de Gordon Jenkins : c’est une très belle ballade, avec une histoire très émouvante.

Un film?
Memento de C. Nolan: ce film m'enchante. L'architecture qui existe derrière ce film, c'est un chef-d’œuvre de notre temps, à mon avis.

Un livre?

L'Étranger de A. Camus: j’adore l'idée sous-tendue et l'atmosphère qu’il réussit à créer dans ce livre. J’ai l’impression d’écouter de la musique classique contemporaine.

Un spectacle?

Lulu d'Alban Berg : je suis fan d'Alban Berg et de son romantisme contemporain, entre la tonalité et l'atonalité. Il y a environ un an et demi, j'ai vu à Londres (ENO), une très bonne interprétation de cette œuvre.

Une œuvre plastique?

Nighthawks d'E. Hopper

Quand je m'éveille, ma première pensée est …

D'une manière positive, je me lève toujours en pensant qu’il me reste encore beaucoup de choses à faire et qu’une journée compte peu d’heures.